Archive pour mars 2015

« Mémoires Gravées » : visite guidée par Séverine Maréchal, co-commissaire de l’exposition

arton2312-resp600Proposée conjointement par le Musée Leclerc-Jean- Moulin et le Musée de La Poste, l’exposition Mémoires Gravées a ouvert ses portes mi-mars. Un accrochage qui raconte la guerre 39-45 à travers les œuvres des artistes sollicités pour illustrer les timbres évoquant le conflit. Visite guidée en images par Séverine Maréchal, co-commissaire de l’exposition. Volet 1…

TDB_3352« L’exposition s’ouvre sur les 34 projets proposés en 1947 par une dizaine d’artistes pour illustrer le premier timbre émis sur la résistance. Si au final c’est un dessin de Pierre-Paul Lemagny qui a été retenu, cette galerie d’œuvres est remarquable. Par la diversité des regards, des styles, des personnalités. Avec des rendus tantôt académiques, lyriques, proches de l’art déco ou encore du photo reportage… »

TDB_3359« L’accrochage aborde ensuite la thématique du timbre et du pouvoir. Le timbre en tant qu’instrument politique et de propagande. En tant que puissance financière aussi. On le voit avec les timbres à l’effigie de Pétain, vecteur de propagande, mais également avec ces mêmes timbres, imprimés et détournés de leur vocation première au profit de la résistance. Et puis hors de l’hexagone, avec la philatélie émise à cette époque dans les colonies. »

TDB_3360« L’hommage aux grandes figures de la résistance est un temps fort de l’exposition. A travers les 5 séries de timbres qui leur ont été consacrées entre 1957 et 1961, c’est aussi la difficulté de choisir les personnalités honorées qui se fait jour. Et l’écueil d’en oublier. Une question à ce point sensible que les timbres suivants dédiés à la résistance évoqueront les lieux – l’Ile de Sein, le Mont Valérien, le Vercors… – plutôt les hommes. L’exposition évoque aussi Jean Moulin, avec le dessin réalisé par René Cottet pour le timbre émis en 1957, ainsi que les courriers échangés à cette occasion par l’artiste avec Laure Moulin, la sœur du résistant.»

Propos recueillis par Rodolphe Pays

Photos Thierry Debonnaire

arton2312-resp600« Mémoires Gravées », jusqu’au 8 novembre, Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin, 23 allée de la 2ème DB, Paris 15ème (tél. 01 40 64 39 44).

 

En savoir plus sur le musée Leclerc-Jean Moulin : http://www.museeleclercmoulin.paris.fr

En savoir plus sur le musée de La Poste : http://www.ladressemuseedelaposte.fr/

Nicolas Vial fait le mur du Musée de la Marine

IMG_2975Nicolas Vial ne peint pas sur les murs extérieurs. Mais il peint à l’occasion sur leurs faces intérieures. Comme pour cette fresque immense qu’il vient de réaliser pour le Musée de la Marine. Exposé il a quelques années au Musée de La Poste, auteur de timbres, Nicolas Vial exerce ses talents sur tous les supports…

Il y a le street art… Le Musée de La Poste s’y est notamment intéressé à travers l’exposition qu’il avait organisée – avec succès – en 2012/2013. Avec le soutien qu’il avait aussi apporté à la rénovation de la fresque réalisée par l’artiste américain Keith Haring sur une tour de l’hôpital Necker. Avec l’appui à C215 et ses boîtes aux lettres, supports de portraits remarquables. Avec les ouvrages sur le sujet diffusés dans sa boutique de l’avenue du Maine…

Photo Christina Filetto

Photo Christina Filetto

Mais le street art quitte parfois la rue pour des réalisations plus intimes à l’intérieur des bâtiments. Nicolas Vial, exposé lui-aussi au Musée de La Poste il y a quelques années et auteur de nombreux timbres, s’est récemment livré à l’exercice.

Ce peintre officiel de la marine a été invité à redécorer à sa guise un ancien appartement de fonction du Musée de la Marine. Il ne s’en est pas privé. Résultat, entre ex-salon, salle à manger, fumoir, chambre…, des centaines de mètres carrés revus et – plus que bien – corrigés par l’artiste.

IMG_2977En lieu et place des peintures sans âme et des papier peints unis et quelconques, place aux bateaux (de guerre, marchands, de plaisance…), aux poissons, aux oiseaux – parfois mazoutés -, aux rames, aux hélices…

Et aussi – le peintre et dessinateur est également illustrateur de presse – aux journaux, aux voitures, aux chapeaux, aux animaux mécaniques, aux fumées, aux visages …

 Rodolphe Pays

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La dessinatrice Sophie Beaujard au salon philatélique de printemps : « Rendre une expression, maîtriser les traits d’un visage, c’est ce que je préfère »

IMG_2960Organisé cette année à Paris, le salon philatélique de printemps réunit une cinquantaine de négociants et d’institutions postales et philatéliques.

Sur le stand de l’association Art du Timbre Gravé, que soutient le Musée de La Poste, l’artiste Sophie Beaujard dédicace aujourd’hui les timbres qu’elle a dessinés. Entre deux signatures, elle a répondu à quelques questions…

Toujours sur le stand de l'association Art du Timbre Gravé, Sophie Beaujard assurera à nouveau une séance de dédicaces samedi 21 en fin de matinée.

Toujours sur le stand de l’association Art du Timbre Gravé, Sophie Beaujard assurera à nouveau une séance de dédicaces samedi 21 en fin de matinée.

Les dédicaces lors de manifestations philatéliques, c’est un exercice que vous faites volontiers ?

Le travail de dessinateur, comme celui de graveur, est par nature solitaire, alors oui, rencontrer le public qui apprécie ce que vous faites, qui vient échanger avec vous, c’est important. Avoir le retour des gens, leur sentiment sur tel ou tel timbre, sur la manière d’aborder un sujet, de le traiter, c’est non seulement agréable, mais ça encourage et ça éclaire utilement sur le regard que les gens portent sur votre travail.

 

Dans quelles circonstances avez-vous commencé à dessiner des timbres ?

Je faisais du dessin dans d’autres domaines, et mon père, le graveur et illustrateur Yves Beaujard, m’a incitée à me lancer dans cette activité. Il m’a alors formée au dessin pour gravure taille-douce. Ca m’a plu. Après j’ai dessiné deux projets de faux timbres, que j’ai présentés aux responsables des émissions de La Poste. Ils ont été intéressés, mais au départ ils m’ont surtout demandé de faire des timbres à date. Et puis assez vite, ils m’ont proposé de réaliser un bloc de deux timbres sur l’art roman, avec un fond de bloc gravé, ce qui était une première. Ma collaboration avec La Poste a démarré comme ça.

 

La dessinatrice s'essaye aussi à la gravure, elle présente ici un test dessin/gravure de portrait de Romain Gary.

La dessinatrice s’essaye aussi à la gravure, elle présente ici un test dessin/gravure de portrait de Romain Gary.

Depuis, vous avez dessiné plusieurs dizaines de timbres…

Entre la France et Andorre, j’ai dessiné une bonne trentaine de timbres. Pour certaines émissions, notamment au départ de ma collaboration, La Poste a associé mes dessins et les gravures de mon père. Mais je travaille aujourd’hui avec beaucoup d’autres graveurs, comme Elsa Catelin, Claude Jumelet ou encore André Lavergne.

 

Y a-t-il des thématiques que vous affectionnez ?

Je suis intéressée par beaucoup de choses, mais c’est vrai que j’aime tout particulièrement le portrait. Rendre une expression, maîtriser les traits d’un visage, c’est vraiment ce que je préfère. Et comme je me forme aussi à la gravure, j’aimerais à terme réaliser des timbres illustrés de portraits conçus de bout en bout, dessin puis gravure. C’est dans cette perspective que je viens de faire un test dessin/gravure avec un portrait de Romain Gary. Peut-être un jour…

Propos recueillis par Rodolphe Pays

Tad+salon+printemps+2015Salon Philatélique de Printemps, du jeudi 19 au samedi 21 mars, Espace Champerret, hall C, 6 rue Jean Ostreicher, Paris 17ème. Ouvert de 10 h à 18 h, entrée gratuite.

 

 

 

Mars 1815 : les Cents-Jours de Napoléon… et d’Antoine de Lavalette, son Directeur Général des Postes

Un timbre en hommage à Antoine de Lavalette a été émis en 1954 à l'occasion de la Journée du Timbre.

Un timbre en hommage à Antoine de Lavalette a été émis en 1954 à l’occasion de la Journée du Timbre.

Il y a tout juste deux siècles, le 1er mars 1815, Napoléon débarque en Provence. C’est le début des Cent-Jours. Cent jours aussi pour celui qui fut de 1804 à 1814 son Directeur Général des Postes, Antoine de Lavalette.

Un timbre avait honoré en 1954 la mémoire de ce fidèle de l’empereur. Un autre aurait tout aussi bien pu être émis pour rendre hommage à son héroïque épouse…

Paris, 21 novembre 1815. Antoine Marie Chamans de Lavalette vient d’être condamné à mort. En se retirant, il salue les nombreux employés de la Poste « appelés » à témoigner contre lui.

Lavalette avait été leur patron quelques mois auparavant : depuis qu’apprenant le débarquement de Napoléon en Provence et le début de ce qui deviendra les Cent-Jours, il s’était présenté le 20 mars 1815 à l’Administration des Postes pour y retrouver la fonction qu’il y avait occupée de 1804 à 1814, celle de Directeur Général des Postes. Son prédécesseur, le comte Ferrand, pressé de s’enfuir, demande même alors à Lavalette de signer son passeport…

260px-LavalettePrisonBreakLa défaite de Waterloo le 18 juin 1815 viendra interrompre ce second mandat. Arrêté un mois plus tard, il est conduit à la Conciergerie. Accusé de conspiration contre l’Etat et d’usurpation de fonctions, et après un procès agité, il est condamné à la peine capitale.

Mais la veille de son exécution, son épouse, Emilie de Lavalette (la nièce de Joséphine de Beauharnais) organise son évasion. Lui rendant visite avec leur fille dans sa geôle, elle lui donne ses vêtements, et Lavalette se faisant passer pour sa femme trompe la vigilance des gardiens et parvient à s’enfuir.

Buste d'Emilie de Lavalette, par Carpeaux.

Buste d’Emilie de Lavalette, par Carpeaux.

Découvrant la supercherie, et redoutant les conséquences de sa bévue, le concierge eut ces mots à l’adresse d’Emilie de Lavalette : « Ah, Madame, vous m’avez perdu ! » Avec la complicité d’officiers anglais, Lavalette gagnera alors ensuite la Belgique, puis la Bavière, où il résidera plusieurs années avec l’aide de la famille de Beauharnais.

Gracié en 1822, Antoine de Lavalette rentrera à Paris où il retrouvera son épouse. Celle-ci, après sa détention pour avoir aidé son mari à s’évader, puis le décès de sa fille, et semble-t-il l’infidélité de son mari durant son exil, avait perdu la raison.

Bas-relief sur la tombe des époux Lavalette représentant l'évasion d'Antoine de Lavalette.

Bas-relief de la tombe des époux Lavalette représentant l’évasion d’Antoine de Lavalette.

Lavalette meurt le 15 février 1830. Emilie le 18 juin 1855. Ils reposent au cimetière du Père-Lachaise.

Rodolphe Pays

 

 


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