Archive pour février 2013

Au-delà du Street art : Vhils trouve matière à en retirer

A 26 ans, Vhils se révèle déjà être un grand street artiste. Les œuvres qu’il expose en ce moment au musée de La Poste dans le cadre de l’exposition Au-delà du Street art donnentvhils13 un aperçu de ses remarquables talents. 

C’était l’été dernier, dans une cour située derrière le musée de La Poste. Sous un soleil radieux, Vhils martèle avec précision un ciseau à bois. Il apporte les dernières retouches au portrait en haut-relief qu’il sculpte pour l’exposition Au-delà du Street art dont les portes doivent s’ouvrir en novembre. Une œuvre conçue et élaborée en plusieurs étapes. Vhils a en effet d’abord demandé aux équipes du musée de bâtir un mur de briques rouge recouvert d’enduit gris et de plâtre. Fidèle à une de ses techniques favorites, c’est dans la « fouille » de ces trois matières que Vhils veut faire apparaître le visage qu’il a décidé de réaliser. En quelques heures, l’œuvre est achevée. « L’archéologue » Vhils aura une fois de plus réussi son pari : retirer de la matière pour atteindre – et montrer – des profondeurs. Un exercice qu’il pratique aussi sur des plaques de métal qu’il ronge à l’acide nitrique, en grattant des portes de bois ou des affiches superposées. L’exposition Au-delà du Street art présente plusieurs de ces réalisations. Mais attention, l’accrochage s’achève dans quelques semaines… (RP)

Exposition « Au-delà du Street art », jusqu’au 30 mars, galerie du Messager, l’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24 .

La première exposition d’une nouvelle galerie parisienne consacrée à des photos du « Mali d’hier »

mali2Des images du Mali défilent depuis des mois sur les écrans. Des images d’une période troublée : dramatiques, brutales, d’espoir aussi…

Le Mali a connu d’autres heures, plus sereines, plus apaisées. Une belle exposition de photos en témoigne en ce moment à Paris. Des timbres et des dessins au musée de La Poste également.

Proposée dans un espace culturel tout récemment ouvert au cœur du XIVe arrondissement de Paris, une exposition intitulée « Mali d’hier » réunit les travaux de trois photographes chevronnés. D’abord ceux de Malick Sidibé, surnommé « l’œil de Bamako », considéré comme le meilleur photographe contemporain du pays (prix de la Fondation Hasselblad en 2003, Lion d’Or à la biennale de Venise en 2007… ), l’héritier de Seydou Keita, le « pape » de la photo malienne. Des clichés aussi de Philippe Salaün, tireur noir et blanc de renom (pour Doisneau, Boubat… ) et voyageur-photographe infatigable. Et ceux de Pierre Josse (photo), éternel curieux et rédacteur en chef globe-trotter des guides du Routard. Beaucoup de portraits, d’enfants, de jeunes femmes, de vieillards… Quelques paysages, des bâtisses… Le Mali d’il y a 10, 20 ou 30 ans. Le Mali de demain ?

Pierre Josse est un fidèle du musée de La Poste. D’abord un visiteur régulier, intéressé par la plupart des expositions proposées ces dernières années. Il a également présenté ses réalisations de mail art dans un récent accrochage consacré aux carnets de voyage, dans lequel figuraient aussi des dessins du Mali. D’autres images de ce pays de 15 millions d’habitants apparaissent au musée. Notamment au sein du panorama philatélique, en particulier avec le timbre émis en 2010 pour le cinquantième anniversaire des indépendances africaines. (RP)

Exposition « Mali d’hier », à l’Espace Norbert Mattera (avec le soutien de l’association Aux Arts’Mitoyens), 48 rue Didot, Paris 14ème.

L’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24.

 

Ludo, un des artistes de l’exposition « Au-delà du street art » : l’acte, peut-être même plus que l’image…

ludo2Ludo figure parmi les onze artistes présents au sein de l’exposition Au-delà du Street art. Portrait.  

Comme beaucoup de ses « collègues » street artistes, Ludo a commencé son parcours artistique par le tag. Le gamin, nourri au skate et aux magazines des années 1980, de préférence en noir et blanc ou à une seule couleur, et aussi aux vieux flyers rock et punk, a ensuite fait socio (jusqu’en licence). Et puis une école de design et de communication. En Italie. « Pour s’éloigner un peu », raconte-t-il. Une influence que l’on retrouve dans le côté « techno » de ses dessins. Pour trouver les bonnes perspectives, Ludo s’appuie en effet volontiers sur les apprentissages de sa formation transalpine.

L’univers qu’il a créé – des espèces originales de fleurs, d’insectes… -, dominé par le vert (« j’aime le vert, et en même temps je le trouve désagréable, la palette d’une couleur permet tant de choses, c’est suffisant »), c’est la nature combinée avec le chaos, la mécanique, la robotique… Pas étonnant que l’artiste apprécie grandement les films de David Cronenberg. Ludo n’est pas « écolo » au sens strict pour autant. Son idée, c’est d’abord que l’on n’est pas grand-chose par rapport à la nature. Ses créatures hybrides, mêlant univers minéral et végétal, interrogent sur la place de l’homme dans l’environnement. Ainsi pour lui, placer une abeille verte de dix mètres de haut dans la rue, « ça remet les choses en place ».

Une autre facette du travail de Ludo porte sur le détournement publicitaire. « Coller des tableaux sur les panneaux des annonceurs, ce n’est pas forcément anti-pub, explique-t-il, c’est aussi utiliser des espaces disponibles, parfois avec de belles lumières, comme dans les abribus ». La rue, Ludo ne semble pas près de la quitter. Il considère même que c’est le repérage, la préparation et au final l’acte qui importe. « Peut-être même plus que l’image… » (RP)  

Ludo est dans l’exposition « Au-delà du Street art », jusqu’au 30 mars, galerie du Messager, l’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24.

 

Les Peynet de coeur de la Saint-Valentin

peynet3La Saint-Valentin et le dessinateur Raymond Peynet sont indéfectiblement liés. Les célèbres « amoureux » de l’artiste ont notamment fait l’objet de deux timbres…

S’il est un artiste dont l’œuvre pourrait à elle seule illustrer le thème de la Saint-Valentin, c’est bien Raymond Peynet. Sa vie durant, le dessinateur n’a en effet eu de cesse de croquer des amoureux. Des vrais. Dans leur bulle, les bras chargés de fleurs, entourés de cœurs… Et pas forcément toujours très sages… Formé à l’école Germain Pilon, future école des arts appliqués de Paris (aujourd’hui communément appelée Olivier de Serres), Raymond Peynet a d’abord été illustrateur pour la presse et les catalogues des grands magasins. Ses célèbres amoureux – le poète et sa compagne -, il les a créés un peu plus tard, à Valence, dans la Drôme. C’est un kiosque à musique de la ville qui lui a inspiré ces personnages et l’ambiance dans laquelle ils évoluent. Et qui ont aussi amené Georges Brassens quelques années après à écrire ses « amoureux des bancs publics ».

Les amoureux de Peynet ont été déclinés en toutes sortes de produits. De luxe, comme des épingles à cravate, des boutons de manchette ou des montres. Des bijoux aujourd’hui collectionnés et recherchés. D’autres objets à l’effigie de ce couple mythique, plus « grand public », ont également été réalisés. Poupées en latex, en porcelaine, porte-clés…

Des timbres dessinés par Peynet ont aussi été édités. En particulier, le bien nommé La Saint-Valentin, émis en février 1985. Tiré à 12,5 millions d’exemplaires, la vignette avait alors reçu le grand prix de l’art philatélique. L’Adresse Musée de La Poste est depuis en possession des différentes esquisses proposées à l’époque par l’artiste (photo). Un autre timbre  – Le kiosque des amoureux – conçu par Peynet (et gravé par René Quillivic) sera lui émis en novembre 2000, en hommage au dessinateur disparu l’année précédente. Des timbres visibles par tous les amoureux dans le panorama philatélique du musée… (RP)     

L’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24.

L’Atlas tient salon au musée de La Poste

latlasalonDans l’exposition Au-delà du Street art, l’espace réservé à L’Atlas est un peu différent de ceux occupés par la dizaine d’autres artistes dont des travaux sont également présentés. Description du lieu, des oeuvres… et mini portrait de l’artiste.

Les autres ont investi des espaces plus ouverts. L’Atlas, lui, occupe un endroit presque clos, une pièce aveugle aux cloisons et plafond blancs. Comme  un salon chic, élégant, à la froideur délibérée, à l’ascétisme calculé… Aux murs, quatre grands panneaux verticaux déclinent chacun une série de motifs répétés, ajustés, entrelacés. Dans les tons chers à l’artiste, noirs, gris et blanc. Des coulures savantes par endroits, des dégradés aussi, apportent ce qu’il faut de chaleur. Un cinquième panneau, au format plus carré, reprend ces mêmes motifs en un éclaté solaire. L’ensemble, réalisé en 2011, s’intitule Punitions. Des « remontrances » que les visiteurs goûtent quotidiennement avec délectation.

Le sol du « salon » a lui aussi été conçu par L’Atlas. Spécialement pour l’expo. C’est un « tapis » octogonal aux traits noirs, un labyrinthe comme il les affectionne. Sur un des murs, un écran de télévision montre ce dernier en plein travail, dans son atelier, dans la rue… Ne manque plus qu’une table basse, et on s’installerait pour la soirée…

Né dans une famille de professionnels du cinéma, L’Atlas a d’abord hérité de l’amour de l’image. « Jeune, j’ai travaillé dans le montage, explique-t-il, coller ensemble des images qui font sens m’a beaucoup influencé. » Passionné par le travail du trait et de l’écriture, il a étudié la calligraphie arabe traditionnelle au Maroc, en Egypte et en Syrie. Il s’intéresse tout particulièrement au « koufi », écriture géométrique (originaire semble-t-il de Koufa, en Irak) dont il transpose les codes dans l’alphabet latin, créant ainsi sa propre typographie. Pour L’Atlas, toute lettre est une forme. Et toute forme une lettre. On pourra encore le constater jusqu’au 30 mars dans son salon du musée de La Poste. (RP)

« Au-delà du Street art », jusqu’au 30 mars, galerie du Messager, L’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24.


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