Archive pour octobre 2018

Un livre de Stéphane Bern pour susciter l’intérêt des élèves vers l’histoire et la philatélie

Stéphane Bern vient de publier un petit livre d’histoire illustré par le timbre destiné aux écoliers et collégiens.

Un ouvrage soutenu par l’Association pour le développement de la philatélie.

Stéphane Bern has just published a little history book illustrated by the stamp for schoolchildren and college students.

A book supported by the Association for the Development of Philately.

Philatéliste de longue date, le journaliste et animateur de télé et de radio Stéphane Bern vient de publier un ouvrage destiné aux écoliers et collégiens. Objectif : inciter à la découverte de l’histoire et des timbres.

Beaucoup d’observateurs s’inquiètent aujourd’hui de l’exigence du tout, tout de suite manifestée par un certain nombre de jeunes issus de ce que l’on appelle désormais pudiquement les « quartiers ».

Non sans légitimité, en particulier lorsque cette revendication se traduit dans les faits par des comportements souvent condamnables, des agissements répréhensibles.

A gauche, un court portrait du roi, au centre un visuel du timbre, accompagné de quelques indications techniques et historiques, à droite des éléments de contexte…

Comparaison n’est pas raison, on le sait.

Mais à ce tout, tout de suite scandé sans appel, on pourrait associer désormais un péremptoire tout ou rien claironné avec autant de vigueur, peut-être même un rien vindicative.

Un tout ou rien provenant paradoxalement de l’autre côté de la barrière, porté par des enseignants.

L’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APGHG) s’est en effet émue de la publication toute récente du Temps des Rois, un ouvrage de Stéphane Bern destiné aux écoliers et collégiens.

Une contribution éducative pourtant d’apparence tout à fait inoffensive.

Chaque double page évoquant un roi de France est illustrée d’un timbre consacré au monarque ou à une personnalité ou un événement de l’époque.

Le journaliste, animateur radio/télé et défenseur du patrimoine y dresse de courts portraits d’une vingtaine de rois de France – Hugues Capet, Henri 1er, Philippe-Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, Henri IV, Louis XIII… – auxquels s’ajoutent quelques indications historiques, économiques, culturelles…

Le tout illustré par les timbres – Stéphane Bern est un philatéliste averti – qui ont été consacrés à ces monarques ou à des personnalités ou des événements de l’époque.

Le reproche formulé par les enseignants serait la désuétude de cet opus « manquant de mise en contexte et parlant du passé de manière figée et idéalisée ». Traduction : soit on dit tout, et c’est à nous de le faire, soit on ne dit rien. Si le livre de Bern avait la prétention d’être encyclopédique, on abonderait volontiers dans leur sens.

Les élèves qui le souhaitent peuvent coller des timbres sur un mini-album proposé à la fin du livre.

Mais Le Temps des Rois n’a d’autre aspiration que de susciter l’intérêt des jeunes gens. Pour l’histoire, les idées, les arts…

« Lorsque j’étais enfant, ce sont les timbres que collectionnaient mon grand-père et mon père qui ont éveillé mon imaginaire et façonné ma connaissance de l’histoire et de la géographie, raconte Stéphane Bern, à travers ces petites vignettes colorées et dentelées, j’ai appris à connaître les pays, à découvrir les monuments et les villages, mais aussi à me familiariser avec les personnages illustres, à commencer par les rois de France. »

On ne peut être plus clair. Le livre est un point de départ, un déclencheur, une approche… Aux professeurs des écoles et des collèges de faire leur ô combien précieux travail : mettre en contexte, compléter, approfondir, expliquer… Pour arriver, peut-être pas à tout, mais déjà à mieux que rien… Et si possible… tout de suite.

Rodolphe Pays

(photos Thierry Debonnaire)

Le Temps des Rois, publié au Cherche midi éditeur, 8 €.

En savoir plus sur l’Adphile : http://www.decouvrirletimbre.com

 

 

 

 

Pour Wenc, créateur de la nouvelle fresque peinte devant le Musée de La Poste, « Cette jungle, c’est une transcription des univers urbains »

Une fresque du street artiste Wenc recouvre depuis quelques jours la palissade du chantier de rénovation du Musée de La Poste.

Elle y restera tout l’automne.

Wenc évoque ici l’œuvre qu’il vient de réaliser, son parcours artistique, sa manière de travailler… Interview.

 

Le contact avec le musée

« Je ne connaissais pas le Musée de La Poste, je n’avais jamais eu aucun lien avec lui, je ne savais pas non plus que s’y était tenue il y a quelques années une grosse exposition réunissant les œuvres d’une douzaine de street artistes, la plupart très réputés.

Alors, j’ai été un peu étonné quand Josette Rasle, la commissaire d’exposition, m’a appelé pour me proposer de réaliser une fresque sur la palissade dressée devant le musée pendant les travaux de rénovation qui s’y déroulent.

Ce que j’ai apprécié, c’est qu’elle a fait appel à moi après avoir vu des murs que j’avais peints à Lyon, ma ville d’origine. Le contact n’est pas venu après des recherches sur internet ou via des relations communes, c’est parti de mon travail, dont elle avait apprécié l’esprit, les couleurs, dont elle pensait qu’ils se marieraient bien aussi à la période, à l’automne.

 

Wenc : « J’avais une liberté totale, pas de contrainte, juste la simple indication de faire quelque part comme un clin d’œil à l’univers de La Poste. »

Le projet

Il n’a pas fallu traîner, j’ai été contacté tout début septembre pour un projet qui devait être exécuté avant la fin du mois.

En fait, j’ai pensé que je pouvais travailler dans la lignée d’une série que je fais en ce moment – elle est notamment visible à Lyon – et qui s’appelle Devantures. Cette palissade, de près de 20 mètres de long sur trois de haut, correspond à la vitrine qui va se trouver au rez-de-chaussée du musée, j’ai trouvé que ça collait bien, et je suis parti sur cette idée.

Bien sûr, j’avais une totale liberté, pas de contrainte, juste la simple indication de faire quelque part comme un clin d’œil à l’univers de La Poste.

 

« C’est comme une large vitrine, une sorte de trompe-l’œil à l’échelle 1, avec quelques personnages – aux visages à l’identique de ce que je fais toujours, simplement suggérés – qui apparaissent, qui surnagent presque au milieu d’une végétation dense. »

La fresque

C’est comme une large vitrine, une sorte de trompe-l’œil à l’échelle 1, avec quelques personnages – aux visages à l’identique de ce que je fais toujours, simplement suggérés – qui apparaissent, qui surnagent presque au milieu d’une végétation dense.

Cette jungle, c’est une transcription des univers urbains, ça évoque ce que l’on peut y ressentir. Je n’indique pas les sentiments qui peuvent être ceux conçus dans ce contexte, à celui qui regarde la fresque d’y mettre les pensées, les interrogations que cela lui inspire.

 

Les échanges avec les passants

J’ai été surpris par l’intérêt que la réalisation de ce mur a suscité auprès des gens qui passaient au pied de mon escabeau. C’est remarquable – et c’était très agréable – la quantité de personnes qui s’est arrêtée pour me voir travailler, pour discuter.

Et ce d’autant que le passage auprès de la palissade est plutôt étroit, ce n’était pas toujours pratique d’échanger sans déranger les autres passants.

« J’ai été surpris par l’intérêt que la réalisation de ce mur a suscité auprès des gens qui passaient au pied de mon escabeau. C’est remarquable – et c’était très agréable – la quantité de personnes qui s’est arrêtée pour me voir travailler, pour discuter. »

A plusieurs reprises, on m’a demandé des précisions, des explications sur ce que j’étais en train de faire, sur ce que signifiait l’œuvre. Il y a eu aussi pas mal de prises de contact, peut-être le départ de futurs projets…

 

Le dessin, la peinture, c’est venu comment…

J’ai toujours été fasciné parce que je voyais. Vers 12/13 ans, je me suis mis à copier des œuvres, à les décomposer, à les démonter d’une certaine manière, c’étaient aussi bien des tableaux de Hopper que de Monet.

L’idée, c’était d’apprendre, de comprendre, de capter, de capturer les intentions, les techniques, les couleurs, leurs associations. Plus tard, j’ai fait beaucoup de peintures, des croquis d’observation aussi. Est venue ensuite la conscience d’un environnement bâti.

L’association des deux m’a amené à la fois à l’architecture – je viens tout juste de terminer un mastère d’archi – et au street art.

 

Architecture et street art

J’ai pendant un temps compartimenté mon intérêt pour l’architecture et la peinture, je traitais les deux séparément.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui, l’architecture sert la peinture, l’art… et l’art – à travers la peinture murale et les formes qu’elle peut prendre – s’associe à l’architecture. J’ai d’ailleurs fait mon mémoire d’architecture sur ce thème, sur cette proximité, cette relation.

 

L’inspiration, la manière de travailler.

Avant tout je n’aime pas la hâte. Même si je veux créer dans un endroit qui n’est pas autorisé – ce que je fais toujours volontiers -, j’aime d’abord le connaître, le repérer, m’en imprégner.

Je passe ainsi du temps à déambuler, au hasard, j’aime bien me perdre dans les villes, voir, observer… et trouver les lieux où je pourrais réaliser une fresque. C’est une des raisons pour lesquelles je vais maintenant m’installer à Bruxelles, que je connais bien pour y avoir séjourné déjà assez longuement, c’est une ville qui se prête à ces errances, qui offre de multiples possibilités graphiques.

Et c’est aussi un creuset, comme à Lyon, on échange avec d’autres artistes, on bosse ensemble, on apprend les uns des autres.

Et puis, je me considère plus comme un artisan que comme un artiste, en fait je fais des chantiers, avec des outils, de la transformation, comme un artisan…  »

Propos recueillis par Rodolphe Pays

(photos Thierry Debonnaire/Rodolphe Pays)

En savoir plus sur Wenc : http://www.wenc.space

 


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