Archive pour avril 2018

Christian Quesada, grand vainqueur du jeu télévisé « Les 12 coups de midi » doit une part de son succès aux timbres

Gagnant inégalé de jeux télévisés, Christian Quesada a connu l’ivresse des succès mais aussi de terribles naufrages. Il raconte ce parcours chaotique et finalement heureux dans une biographie parue récemment aux éditions des Arènes.

Après avoir remporté les trois plus grands tournois du jeu télévisé Des chiffres et des lettres, Christian Quesada est devenu début 2017 le recordman de participations – et des gains – à l’émission de TF1 Les 12 coups de midi.

Des succès qu’il doit à sa phénoménale mémoire. Et aussi pour une part à sa passion des timbres.

Il raconte son parcours, longtemps chaotique, dans une biographie parue récemment.

Interview d’une personnalité attachante et hors du commun.

Début 2017, l’animateur de TF1 Jean-Luc Reichmann remet un chèque de 809 392 € à Christian Quesada, gains obtenus après 193 participations au jeu Les 12 coups de midi.

A la fin de votre livre, vous dites que vos gains au jeu Les 12 coups de midi vont permettre de vous reconstruire.

Vous aviez déjà eu des « hauts » précédemment, suivis parfois même de très « bas », qu’en est-il de cette reconstruction ?

L’argent que j’ai gagné me préserve, me met à l’abri aujourd’hui. Mais pour autant, ça ne garantit pas la reconstruction. Si j’avais connu ce succès plus jeune, probable que j’aurais replongé.

L’âge venant, je me suis responsabilisé, je ne vis plus au jour le jour, je regarde le moyen terme, l’avenir. La paternité joue aussi un rôle déterminant désormais dans ma vision des choses. Je veux m’occuper de mes enfants, profiter d’eux, m’investir pour mes proches, les autres…

Christian Quesada est désormais en contact avec des élus de sa région pour préparer un projet visant à venir en aide aux jeunes en échec scolaire.

Cette reconstruction passe-t-elle aussi par les projets d’aide aux jeunes en échec scolaire également évoqués dans le livre ?

Bien sûr. Cela me tient à cœur. J’avais déjà mené diverses expériences dans ce sens, et c’est toujours d’actualité. Je suis en contact notamment avec des élus de ma région, en Rhône-Alpes, et petit à petit un projet se dessine, qu’il faut maintenant concrétiser.

Je pense que d’ici 18 à 24 mois, on aura déjà bien avancé. L’idée, c’est de mettre en avant l’attrait du savoir à travers le jeu. Je suis convaincu qu’avec des méthodes d’apprentissage ludique, on y arrive, on aide les jeunes à s’intéresser, à apprendre, à comprendre. Je l’ai constaté dans les différents emplois que j’ai occupés à plusieurs reprises dans des ludothèques.

Christian Quesada : « C’est vrai que je suis un compétiteur, mais j’aime aussi transmettre, partager, passer. »

La compétition, le jeu, la gagne, l’adrénaline, c’étaient quand même un peu votre ADN. Les projets dont vous parlez peuvent-ils s’y substituer ?

Je l’adapte, cette adrénaline. C’est vrai que je suis un compétiteur, que d’une certaine manière je me sublime dans les joutes, mais j’aime aussi transmettre, partager, passer. C’est d’ailleurs ce que je m’étais souvent employé à faire entre les périodes de participation à des jeux télévisés. C’est aussi une belle motivation.

En vous immergeant dans des dictionnaires, atlas, vignettes Panini, revues, wikipédia… , vous avez emmagasiné des monceaux de connaissances. Est-ce que vous êtes un collectionneur de savoirs ou quelqu’un qui se cultive ?

Le jeune prodige fête une victoire dans un jeu télévisé avec René, son père collectionneur de timbres, et Isabelle, sa mère, qui l’a toujours encouragé et incité à participer aux émissions qu’elle-même regardait sur le petit écran.

Un peu les deux. C’est vrai qu’au départ je m’abreuvais de connaissances, j’accumulais. J’utilisais mes dispositions pour mémoriser afin de réunir, de pouvoir restituer le plus de choses possibles.

C’était aussi une manière de me singulariser, de briller.

Mais avec le recul, je suis devenu un vrai fan de culture, j’avais le goût de savoir, j’y ai ajouté celui de comprendre, de creuser.

Pour la compétition, c’est utile de pouvoir dire que Steinbeck a écrit Les raisins de la colère, mais pour soi, c’est plus intéressant de connaître le contenu du livre, sa dimension sociale, l’histoire de la grande dépression, les bouleversements du monde agricole à cette époque…

Et la philatélie ? Vous avez dit à plusieurs reprises qu’elle avait aussi joué un rôle important dans votre vie…

Les timbres, c’est une passion que j’ai eue très tôt, tout môme. Classiquement, je les collectionnais comme beaucoup d’enfants, en décollant les timbres des lettres que nous recevions à la maison. Je me suis rendu compte très vite qu’avec eux, on apprenait là-encore beaucoup de choses. Notamment, en géographie, un domaine que j’ai toujours adoré.

« En regardant les timbres de la Magyar Posta ou ceux de Suomi, j’ai eu des informations sur la Hongrie et la Finlande. Avec les timbres, je voyageais, j’apprenais. »

En regardant les timbres de la Magyar Posta ou ceux de Suomi, j’ai eu des informations sur la Hongrie et la Finlande par exemple. Avec les timbres, je voyageais, j’apprenais.

Et puis mon père avait une belle collection, on recevait tous les mois des pochettes de timbres, on était abonnés à des revues…

J’allais aussi au Carré Marigny, chez des grands collectionneurs de timbres. J’ai un peu décroché aujourd’hui, peut-être ça reviendra. En tout cas, autant pour les jeux télévisés que pour ma culture personnelle, la philatélie m’a été précieuse.

Vous collectionniez tous les timbres ?

Oui, j’étais intéressé par tous les timbres que je pouvais trouver. Mais j’avais quand même des préférences. J’avais par exemple une belle collection autour du football, grâce à elle, j’ai pu répondre à des questions pointues lors des jeux auxquels j’ai participé.

Et puis, je ne saurais trop dire pourquoi, j’ai aussi eu une période « Napoléon III », j’avais tous les timbres à son effigie, ceux avec des erreurs aussi, les « fautés ». Je n’ai plus beaucoup d’albums aujourd’hui, lors de mauvaises passes, j’ai été contraint de les revendre.

Mais j’ai toujours celui que j’avais acheté avec mes parents et mes frères lors d’un voyage en Bulgarie. J’ai une tendresse pour cet objet, pour ce qu’il représente.

Vous pensez qu’un jour, vous reviendrez aux jeux télévisés, à la compétition ?

Ca me reprendra sans doute, sûrement. Mais je ne crois pas comme participant, comme candidat. J’ai tourné la page de ce côté-là, mais revenir dans ce genre d’émissions comme consultant, animateur, peut-être, pourquoi pas. On n’en est pas là, mes projets pour l’instant sont ailleurs. Et ils ne manquent pas…

Propos recueillis par Rodolphe Pays

Le Maître de Midi, de Christian Quesada (avec Nicolas Torrent), aux éditions Les Arènes, 18 €.

Plus d’infos : http://www.arenes.fr

Une plaque à la mémoire de la postière et résistante Simone Michel-Lévy vient d’être dévoilée à Paris

La plaque en hommage à Simone Michel-Lévy a été dévoilée vendredi 13 avril (de g. à dr., Catherine Vieu-Charier, adjointe à la mairie de Paris chargée de la Mémoire et du monde combattant, Jean Michel-Lévy, cousin de Simone Michel-Lévy et Christian Baptiste, général de division, Délégué national de l’Ordre de la Libération). Photo M. Morel

Une plaque a été a été dévoilée vendredi 13 avril à Paris en mémoire de la postière résistante Simone Michel-Lévy.

La cérémonie s’est déroulée boulevard du Montparnasse, sur le lieu même de son arrestation, en 1943.

Une place de Paris porte son nom. Une plaque à sa mémoire est apposée dans un établissement des Télécommunications d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, une autre en Bretagne, à l’entrée d’un centre de vacances lié à La Poste et à France-Télécom…

(Photo Martine Morel)

Autant de signes pour rappeler qui était Simone Michel-Lévy, fonctionnaire des PTT et résistante à l’engagement total. Jusqu’à y laisser sa vie.

Une plaque dévoilée vendredi 13 avril – date anniversaire de son exécution – au 1 boulevard du Montparnasse à Paris prolonge ce devoir de mémoire. Elle sera accrochée sur le lieu même de son arrestation, le 5 novembre 1943.

Simone Michel-Lévy a été arrêtée le 5 novembre 1943.

Si son nom ne connaît pas forcément  la même notoriété que celui de certaines autres figures de la résistance, Simone Michel-Lévy a toujours été reconnue par ses pairs.

Et non des moindres : elle est en effet l’une des six femmes nommées Compagnons de la Libération par le général de Gaulle.

Et pour cause. Originaire du Jura, Simone Michel-Lévy intègre l’administration des PTT à Paris en 1924. Devenue rédactrice à la direction des recherches et du contrôle technique, elle rejoint en 1941 le réseau Résistance-PTT.

La Poste a émis un timbre à l’effigie de Simone Michel-Lévy en 1958 (gravure Albert Decaris).

Sa mission consiste alors à soustraire du matériel téléphonique pour éviter qu’il ne tombe dans les mains de l’occupant et tester du matériel pour les besoins de la résistance.

Elle coordonne ensuite – y compris sur place –  les opérations de Résistance-PTT dans toute la Normandie. Ce qui l’amène à des déplacements fréquents et risqués. Simone Michel-Lévy n’en a cure : avec une énergie et une volonté perpétuelles, elle mène sa double vie de résistante… et d’employée des PTT.

Son chef de service Gaston Letellier, qui ferme les yeux sur ses absences et ses retards, témoignera de cette détermination : « Après des nuits de veille, de voyages épuisants, au retour de missions périlleuses de parachutage, on revoit Simone à sa table de travail, les traits tirés, mais souriante. Rien ne pouvait entamer son ardeur et la véritable flamme qui l’animait. »

Simone Michel-Lévy est morte le 13 avril 1945 au camp de Flossenbürg, en Bavière. Elle avait 39 ans…

Elle mène aussi d’autres actions. Dès la mise en place du STO (Service du Travail Obligatoire), elle établit ainsi des cartes professionnelles des PTT à de jeunes réfractaires afin de leur éviter d’être envoyés en Allemagne.

Dénoncée par un résistant qui a parlé sous la torture, Simone Michel-Lévy sera interpellée à Paris le 5 novembre 1943 dans une brasserie du boulevard du Montparnasse. C’est sur le lieu de son arrestation que la plaque à sa mémoire vient d’être dévoilée.

Simone Michel-Lévy sera torturée et déportée au camp de Ravensbrück puis dans une usine d’armement. Soupçonnée de sabotage, elle sera condamnée à mort et pendue le 13 avril 1945.

Elle avait trente-neuf ans…

Rodolphe Pays

Voir aussi : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/665/simone-michel-levy

Une « Graham-Paige », la famille Zapp : le tour du monde en timbre et en voiture

Dix-huit ans que la famille Zapp sillonne les routes du monde.

Année 2000 : émission d’un timbre illustré d’une voiture Graham-Paige…

Et départ sans date de retour d’une famille argentine à bord d’une voiture de cette marque américaine de l’entre-deux-guerres.

Dix-huit ans plus tard, la famille est toujours sur la route. Elle était le week-end dernier en Belgique.

En 2000, la Poste du Cambodge émettait un timbre illustré d’une Graham-Paige de 1929. Une voiture décapotable issue des ateliers des trois frères Graham, fondateurs en 1927 de cette marque automobile américaine.

C’est aussi en 2000 – précisément le 25 janvier – qu’Herman et Candelaria Zapp quittaient Buenos Aires. Au volant d’une Graham-Paige de 1929, cadeau du grand-père d’Herman, baptisée Macondo-Cambalache, en hommage au monde fantastique de l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez.

Quelques-uns des parcours effectués par Herman et Candelaria Zapp, et au fil du temps leurs quatre enfants.

Le jeune couple argentin, vite lassé d’une vie professionnelle manquant à leur de goût de saveur, avait décidé de prendre quelques mois, voire années sabbatiques. De poursuivre leurs rêves d’enfants, eux qui s’étaient rencontrés alors qu’ils avaient lui dix ans et elle huit.

L’argent vint vite à manquer. Candelaria se découvrit un talent pour peindre des aquarelles, et Herman à les encadrer, tableaux qu’ils commencèrent à vendre au fil de leur périple. Cela mit du beurre dans les épinards, de l’essence dans le moteur, assez gourmand de la Graham-Paige.

Une halte à Bruxelles le week-end dernier.

Plus ils s’éloignaient, plus l’idée de retour prenait le même chemin. Et puis les enfants arrivèrent. Pampa (né en 2003 aux Etats-Unis), Téhue (né en 2006 en Argentine), Paloma (née en 2009 au Canada), Wallaby (né en 2011 en Australie).

Tous bénéficiant d’une scolarité exceptionnelle. « Officieuse », riche de voyages, de rencontres, d’observations… Et officielle, via les cours et les devoirs régulièrement échangés avec le ministère de l’éducation argentin.

Dix-huit ans que les Zapp sont sur la route. Toute la famille était de passage à Bruxelles le week-end dernier. Une visite rendue à Tintin, autre aventurier.

Si une Poste du monde émet un jour une série de timbres honorant les (grands) voyageurs, qu’elle n’oublie pas Herman, sa famille… et leur Graham-Paige.

Rodolphe Pays

 

 


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