Archive pour juin 2017

Relais de Poste : Aux Ormes, Citoyens !

Le relais de Poste des Ormes, dans la Vienne, bâti en en 1752 par le comte d’Argenson, a été en service jusqu’au milieu du XIXe siècle.

S’il demeure toujours de nombreux anciens relais de Poste, peu d’entre eux sont ouverts au public.

Celui des Ormes, dans la Vienne, reçoit lui des visiteurs.

Et le Musée de La Poste apporte son concours aux animations qui y sont organisées.

Elle fait partie du paysage, y est intimement liée. Et depuis si longtemps. Au point qu’on en oublie parfois son importance, son rôle, son « ancienneté ». A tort. Le sempiternel syndrome de l’habitude sans doute.

Au coeur du relais, un bassin pédiluve permettait de rafraîchir et de décrotter les chevaux.

Pourtant, fondée par la volonté du roi – d’abord pour son service exclusif -, puis progressivement ouverte à toutes les populations, présente ainsi depuis des siècles partout sur le territoire pour accompagner la vie économique, administrative et privée du pays et de ses habitants, la Poste est une institution qui occupe une position singulière : son histoire se confond avec celle de la France. Quel autre organisme public ou entreprise pourrait en effet se prévaloir d’une telle antériorité et d’une utilité si universelle ?

Cette étroite proximité, cette implication de la Poste dans le développement et les échanges au fil du temps se cristallise parfois au travers de lieux. L’ancien relais de Poste des Ormes, dans le département de la Vienne, symbolise pour une part l’imbrication séculaire de la Poste dans la société française.

Philippe et Anne de Logivière (descendante de François Marquet, le dernier maître de Poste du relais) font revivre les Ormes en proposant au public des visites et des animations, notamment musicales.

Bâtie au milieu de XVIIIe siècle par le comte d’Argenson, propriétaire de la baronnie des Ormes, secrétaire d’Etat à la guerre et… surintendant des Postes, la demeure apparaît dès son édification tout entière dédiée aux chevaux.

« C’est à l’époque un haras, avec un vaste manège à la voute en panier lambrissée et de grandes écuries, détaille Anne de Logivière, propriétaire du domaine et descendante du dernier maître de Poste qui y a officié, et c’est aussi un relais de Poste, avec des pièces réservées aux postillons en attente de courses, des espaces où les chevaux de la Poste étaient soignés et parqués. »

La vocation de cet édifice remarquable – un quadrilatère majestueux et élégant de 70 mètres de côté – s’étend aussi à l’accueil des voyageurs s’arrêtant au relais, avec des chambres mises à leur disposition, des salles de restauration.

Le relais de Poste a aussi abrité un temps la maréchaussée. En témoignent les plaques numérotant les chambrées.

Autre affectation, le relais servira un temps de casernement à la maréchaussée. Plusieurs plaques « dans leur jus » indiquent toujours les numéros de chambrées…

Des graffitis dans certains greniers attestent également de la présence de partisans de la monarchie (prisonniers, fugitifs… ?) pendant la Révolution.

Des « Vive le Roy » gravés sur les pierres, parfois rayés par des opposants à l’ancien régime, des dates, des noms…

Plus d’un siècle et demi plus tard, contraints à l’exode par l’occupation lors de la Seconde Guerre mondiale, des réfugiés venus de l’est de la France marqueront eux-aussi leur présence sur les murs du relais. Leurs noms, leur village d’origine et des remerciements à l’égard des propriétaires du lieu qui les ont hébergés restent aujourd’hui encore visibles…

« C’est un endroit chargé d’histoire, un terme que l’on peut décliner au singulier comme au pluriel, poursuit Anne de Logivière, ce sont ainsi les faits marquants comme les anecdotes que nous essayons de relater via les événements et les visites que nous proposons au public. »

Le Musée de La Poste a réalisé pour le relais de Poste des Ormes une série de panneaux exposée en permanence dans l’ancien manège du domaine.

Le Musée de La Poste s’associe à la démarche. Il a notamment réalisé une série de panneaux expliquant l’histoire et le fonctionnement du relais qui est présentée en permanence dans l’ancien manège (aux côtés de pièces et d’objets tels que des bottes de postillon, grelots de chevaux… ).

Une exposition temporaire sur le thème de la poste aux chevaux conçue par le musée a également été installée à l’attention des visiteurs.

« Au-delà de ces informations appréciées par les gens qui viennent ici, nous avons pu organiser des conférences données par des historiens du Musée de La Poste, complète Anne de Logivière, des séances qui prenaient tout leur sens dans ce cadre approprié. »

Les abreuvoirs.

Si relativement peu de mobilier subsiste de l’activité du relais, en revanche plusieurs documents et fac-similés sont conservés aux Ormes.

Des livres de poste notamment, qui listaient les relais et indiquaient leurs règlements.

Des registres d’ordre et de police aussi. Sur ces cahiers figurent les récriminations éventuelles des utilisateurs de voitures postales, leurs remarques, leurs félicitations le cas échéant.

Le grenier à foin.

Y étaient également consignées les indications des inspecteurs chargés de la surveillance des lignes postales (en l’occurrence Paris-Bordeaux ou Paris-Poitiers) : relevés des plaintes, âges, anciennetés et qualités des postillons, nombre, état des chevaux…

Autant d’informations qui à leur manière ancraient l’activité de la Poste aux chevaux et de leurs relais dans le quotidien de la société française.

Et rappellent concrètement l’importance et le rôle (déjà) de la Poste dans le paysage économique et social de l’époque…

Rodolphe Pays

Un relais bâti en 1752… le long de la future Nationale 10

Au milieu du XVIIIe siècle, la route reliant Paris à Bordeaux passait à l’est des Ormes, commune située au nord de Châtellerault.

Propriétaire de la baronnie locale, l’influent comte d’Argenson, ministre de la guerre de Louis XV et surintendant des postes, a fait déplacer ce qui deviendra plus tard la Nationale 10 afin que celle-ci traverse son village. Et que les véhicules de la Poste aux chevaux fassent halte au relais de Poste qu’il a fait bâtir en 1752.

Quelques dizaines d’années plus tard, en 1824, François Marquet, alors maître de Poste du relais des Ormes, rachète la propriété à la famille d’Argenson.

Le relais fonctionnera jusqu’en 1851… la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux sonnant alors le glas de cette route de Poste. C’est le début de la fin : le 31 mai 1873, les relais de Poste seront officiellement supprimés.

Anne de Logivière, actuelle propriétaire du relais des Ormes, est la descendante de François Marquet.

 

Festival de musique de chambre

Depuis une dizaine d’années, Philippe et Anne de Logivière, les propriétaires du relais des Ormes, organisent chaque été un festival de musique de chambre intitulé Aux Ormes Mozartiens !.

Les concerts sont donnés dans l’ancien manège du relais, dont l’acoustique est remarquable. Des interprètes de grande qualité et une programmation exigeante ont fait la renommée de ce rendez-vous annuel.

En savoir plus : http://www.laposteauxchevaux.com

Street art : Guaté Mao affiche plus de 300 portraits devant le Musée de La Poste

L’installation aujourd’hui des 300 portraits de Guaté Mao.

Les street artistes tiennent toujours la palissade du chantier de rénovation du Musée de La Poste.

C’est Guaté Mao qui s’y est collé pour l’été.

Ses portraits glanés sur toute la planète seront visibles jusqu’au début septembre.

La palissade du chantier de rénovation du Musée de La Poste prend de nouvelles couleurs.

A celles des faunes et flores multiples qui relient l’île de La Réunion à la France du street artiste Jace succèdent désormais les visages venus du monde entier de Guaté Mao.

Des centaines de portraits. Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des gens d’Afrique, du Vietnam, de la Seine-Saint-Denis…

Une série impressionnante qui a demandé plusieurs semaines de documentation et de travail préparatoire à leur auteur.

Pour réaliser cette suite de portraits (plus de 300), Guaté Mao est parti de photos et de vrais timbres et a opté pour des traitements sérigraphique et au pochoir.

Le résultat est remarquable : c’est au final une véritable collection de visages et aussi – clin d’oeil à La Poste – de timbres qui est présentée.

L’installation s’est déroulée aujourd’hui. Et a déjà attiré le regard, la curiosité, l’intérêt de beaucoup de passants. A vous de voir maintenant, c’est tout l’été…

Rodolphe Pays

« Ralentir, street art » : les portraits de Guaté Mao seront visibles sur la palissade du chantier de rénovation du Musée de La Poste jusqu’au 4 septembre (34 bd de Vaugirard, Paris 15ème).

En savoir plus : https://www.urbacolors.com/fr/artist/guate-mao

 

 

Tous les 16 juin, le Bloomsday rend hommage à James Joyce et son roman « Ulysse »

C’est devenu une tradition : à Dublin et un peu partout dans le monde, les irlandais et amoureux de l’Irlande et de ses écrivains rendent hommage mi-juin à James Joyce.

Si la célébration de la Saint Patrick demeure en Irlande la fête la plus populaire, celle qui se tient chaque année le 16 juin rassemble aussi beaucoup de monde. Et suscite quasiment autant de ferveur.

Timbre émis en 2004 en Irlande pour fêter le centenaire des aventures de Leopold Bloom.

La première honore l’évangélisateur du pays, la seconde l’un de ses écrivains les plus réputés.

C’est en effet James Joyce auquel les Irlandais (ceux du pays comme ceux de la diaspora) rendent ainsi hommage.

La date choisie n’est pas celle marquant l’anniversaire de sa naissance ou de sa disparition, mais celle de la journée pendant laquelle se déroule l’action d’Ulysse, son plus illustre roman : les éléments fictifs relatés dans le livre se passent tous le 16 juin 1904 (entre 8 h le matin et 3 h dans la nuit).

Une date que l’auteur n’avait pas déterminée par hasard : c’était celle de sa déclaration d’amour à la femme qui allait devenir son épouse, Nora Barnacle.

Baptisée Bloomsday, en référence au nom d’un des deux héros du roman, la fête bat notamment son plein à Dublin.

James Joyce.

Nora Barnacle.

La capitale irlandaise voit ainsi défiler des milliers d’admirateurs de Joyce, vêtus de tenues du début du XXe siècle, empruntant le même itinéraire que les personnages, citant des passages de l’œuvre…

Avec également au programme des festivités, menus à thèmes littéraires dans les restaurants et bière irlandaise dans les pubs…

Bon Bloomsday…

Rodolphe Pays

Au 12 rue de l’Odéon, à Paris.

« Ulysse » est d’abord sorti sous forme de feuilleton dans un magazine américain, The Little Review (de 1918 à 1920).

Il a ensuite été publié dans son intégralité en 1922 à Paris.

 


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