Archive pour septembre 2015

En soutien à l’inscription de la Chaîne des Puys au patrimoine mondial, Thierry Courtadon expose ses pierres de lave au jardin du Palais-Royal

largeEn 2012, La Poste émettait le collector Le timbre fête les géants du feu. Parmi les 10 timbres, figurait notamment « La Chaîne des Puys ». Cette dernière pourrait bien l’an prochain devenir patrimoine mondial de l’UNESCO. Le sculpteur Thierry Courtadon, en exposant à Paris des œuvres inédites, apporte son soutien au projet.

775_001Il y a bien longtemps que des passionnés s’activent pour que la Chaîne des Puys soit inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et 2016 pourrait être une année décisive. Dans le prolongement de la décision – prise par le Comité du patrimoine mondial réuni cet été à Doha – de renvoyer à juin prochain pour compléments d’information le dossier « Chaîne des Puys-Faille de Limagne », la mobilisation est générale. Population, élus, entreprises, associations du Puy-de-Dôme, d’Auvergne et de France font entendre leurs voix.

IMG_3941Et des artistes s’associent à leur démarche. Comme Thierry Courtadon. Originaire de Volvic, ce sculpteur entretient une relation privilégiée, quasi charnelle avec la pierre de lave, depuis toujours sa matière de prédilection.

IMG_3960Très attaché à sa région, c’est tout naturellement qu’il apporte son soutien à la cause des « Puys ». Il expose ainsi dans ce cadre depuis début septembre une vingtaine d’œuvres inédites dans le jardin du Palais-Royal, à Paris.

IMG_3956Des pièces monumentales qui sont autant de dentelles de pierre où apparaissent parfois des mots et des phrases de Colette et Cocteau, habitués de l’endroit. Fils et petit-fils de tailleurs de pierre, Thierry Courtadon prolonge la tradition des « pierreux ». En l’épurant, la féminisant, la rendant plus souple et transparente.

C’est près de la Comédie-Française, derrière les colonnes de Buren (réalisées elles en marbre de Carrare et en marbre noir des Pyrénées), et c’est libre d’accès.

Rodolphe Pays

Volvic_portrait« Une pierre dans mon jardin », une vingtaine d’œuvres inédites de Thierry Courtadon, jusqu’au 23 novembre, jardin du Palais-Royal, Paris (accès libre).

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Marine Letouzey, restauratrice de documents d’art graphique pour le Musée de La Poste : « Privilégier l’histoire de l’œuvre, pas seulement son esthétique »

Dessins, journaux, affiches, aquarelles, gouaches... : le Musée de la Poste lance un chantier de restauration de ses documents d'art graphique (photo Thierry Debonnaire).

Dessins, journaux, affiches, aquarelles, gouaches… : le Musée de La Poste lance un chantier de restauration de ses documents d’art graphique. (Photo Thierry Debonnaire.)

Le Musée de La Poste lance plusieurs chantiers de restauration. Premier en date, celui concernant les documents d’art graphique. Rencontre avec Marine Letouzey, la restauratrice en charge du projet.

« Le Musée de La Poste m’a confié cet été environ 130 documents, beaucoup d’impressions, quelques dessins, des aquarelles et des gouaches, énumère Marine Letouzey, restauratrice spécialisée dans le traitement des supports papier, et mon travail consiste à pratiquer des interventions permettant de se rapprocher de leur état originel. »

Loin d’être exclusivement technique, l’exercice ne se mène pas sans réflexion préalable. Marine se pose en effet en permanence la question de savoir jusqu’ou « récupérer » l’original. « L’idée, c’est de privilégier l’histoire de l’œuvre, pas seulement son esthétique, indique-t-elle, lorsqu’un artiste a laissé des traces de doigts ou collé de l’adhésif sur une maquette de timbre, les faire disparaître retirerait de l’authenticité au document. »

Marine Letouzey : "Pour la restauration des documents d'art graphique, on utilise beaucoup de techniques issues de la traditiondu montage et démontage des rouleaux japonais."

Marine Letouzey : « Pour la restauration des documents d’art graphique, on utilise beaucoup de techniques issues de la tradition du montage et démontage des rouleaux japonais. » (Photo RP.)

Autre interrogation : la prise de risque. « Sur quelques dessins, des opérations sont nécessaires, comme le démontage de supports en carton dont la dégradation menace les œuvres, explique la restauratrice, pour autant, ces travaux n’étant pas sans risque, la décision de les effectuer se prend avec les responsables des collections du musée. » Des précautions qui valent aussi pour certains nettoyages en profondeur dits « humides ». Ces bains associés à des produits chimiques permettent de redonner de la fraîcheur aux dessins, aux journaux, aux estampes, d’atténuer ou de supprimer dégradations, auréoles…

(Photo RP.)

(Photo RP.)

Beaucoup de pièces ayant déjà été traitées, Marine doit aussi tenir compte des précédentes restaurations. Et dans toute la mesure du possible savoir comment elles ont été pratiquées, avec quels matériaux. D’où l’importance des rapports que les intervenants sont censés remettre aux clients après chaque opération de restauration. Une fois ses tâches accomplies, ces informations précieuses, Marine les fournit à son tour au musée. Toujours accompagnées de photos prises avant, pendant et après ses interventions.

« Quelle que soit la nature des travaux exécutés, une règle de notre métier, c’est de s’assurer au mieux de leur réversibilité, précise-t-elle, un support ajouté doit pouvoir être retiré, un renfort apposé doit pouvoir être remplacé… »

(Photo RP.)

(Photo RP.)

La restauratrice, associée au sein du même atelier – une ancienne poissonnerie dont les espaces « réfrigérés » facilitent le traitement et la mise à l’abri des œuvres – à deux autres collègues rencontrés lors de ses études, n’avait encore jamais collaboré avec le Musée de La Poste. Une première qui l’enchante. « Travailler sur des maquettes de timbres, des affiches ou encore des gravures anciennes, souvent réalisées par des artistes remarquables, c’est un vrai plaisir », apprécie-t-elle. Et peu importe la valeur marchande des pièces à traiter, toutes ont pour elle une histoire, représentent quelque chose.

« Et puis ce chantier crée des liens avec La Poste, avec son passé comme son présent, avec tous ses acteurs aussi », conclut Marine. Des liens qui vont se renforcer encore au fil des mois. Le premier lot de documents restaurés sera retourné au musée en fin d’année. Et le deuxième courant 2016. De nouveaux chantiers de restauration seront alors ouverts (voir sur le blog l’interview d’Agnès Mirambet-Paris, la conservatrice des collections du Musée de La Poste). Consacrés au objets en métal, en bois, en tissu… Confiés là-aussi à d’autres professionnels passionnés.

Rodolphe Pays

Les étapes de la restauration

  • Constat d’état de l’objet
  • Rédaction d’une fiche d’identité
  • Identification des besoins (intervention limitée ou approfondie)
  • Dépoussiérage
  • Retrait des résidus (colles, salissures, dépôts… )
  • Nettoyage « sec » ou « humide »
  • Réparation (déchirure renforcée, réduction de pliure, comblement de lacunes… ).
  • Reprise des déformations (mise à plat… ).

En savoir plus sur l’atelier de restauration sollicité par le Musée de La Poste pour traiter ses documents d’art graphique : Atelier ARTE, 25 rue de Campo Formio, Paris 13ème (01 73 73 26 52).

 


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