Editeur de publications philatéliques, et à ce titre partenaire à l’occasion du Musée de La Poste, Gauthier Toulemonde ne fait pas que voyager à travers les timbres.
Il est depuis quelques semaines au cœur du désert d’Oman. Seul. Mais pas pour autant coupé du monde.
Ce n’est pas désobligeant de le dire, il ressemble à son patronyme. Toulemonde… Rien d’excentrique apparemment chez lui. Simplement une élégance discrète, pas vraiment affectée, un rien « vieille France ».
Sa conversation apparaît – sur la forme toujours, sur le fond le plus souvent – tout aussi mesurée, policée. Gauthier Toulemonde n’a que faire de l’emphase. Ses mots sont précis, choisis, sans forfanterie, alignés sur le même ton. Pas d’écart, de brusquerie, d’emportement… Pas de bavardage non plus.
Mais on constate sans tarder que l’homme « posé » bouillonne d’intelligence, de discernement. Derrière le sourire à peine esquissé, de la compréhension amusée aussi. Une caractéristique qui est déjà une indication, comme un peu de voile soulevé…

Gauthier Toulemonde s’est installé pour vivre et travailler quelques semaines dans le désert d’Oman.
Tranquille, oui. Mais ce n’est pas l’homme qui l’est, c’est l’aventurier. Pas un faiseur, un « héros » de circonstance. Authentique. Et depuis longtemps.
On ne le rencontrera pas ces temps-ci dans l’est parisien, où se trouvent les locaux de Timbropresse, entreprise qu’il dirige depuis plus de 15 ans.
D’ailleurs qui le rencontrerait ? Il séjourne – le mot est particulièrement impropre – depuis près d’un mois quelque part dans le désert du sultanat d’Oman. Seul, son chien comme unique compagnon.

Un des objectifs de Gauthier Toulemonde est de montrer que grâce aux nouvelles technologies il est possible de travailler autrement.
Que diable va-t-il faire dans cette galère ? Pas moins de 50 ° degrés dans la journée, des tempêtes de sable qui vous dévorent, des bestioles peu amènes qui rêvent d’en faire autant…
Le récidiviste – en 2013, il avait passé près d’un mois et demi sur une île déserte et plutôt inhospitalière d’Indonésie – veut se trouver, se retrouver, prendre le temps de réfléchir, d’envisager les choses sous des angles nouveaux… Et paradoxalement favoriser ou renouveler le contact avec les autres. Avec ses collaborateurs, ses proches. En déléguant, en faisant confiance, en échangeant différemment…
Parce qu’un des objectifs de Gauthier Toulemonde, à travers ces expériences de vie recluse et éloignée, c’est de continuer à travailler à distance. Et en totale autarcie. Pour cela, il n’est pas parti les mains vides. Alimentés par l’énergie solaire : capteur d’internet, téléphone satellite, caméras…
Autant de technologies contemporaines qui lui permettent de rester en contact avec son équipe et de préparer les nouvelles publications de son groupe d’édition spécialisé dans le domaine de la philatélie.
« L’idée du télétravail, du réaménagement des territoires, du repeuplement des régions, de favoriser toutes les insertions, c’est aussi ce qui m’intéresse dans cette démarche, explique-t-il, et pas seulement le fait de vivre une expérience personnelle, de stimuler ma réflexion. »
Les expériences, les aventures, Gauthier Toulemonde les multiplie depuis des années. Il a rejoint Jean-Louis Etienne sur l’atoll de Clipperton, en plein Pacifique.
Il a fait des reportages au pôle nord géographique. Participé à une étape du périple Planet Solar (tour du monde sur un catamaran propulsé grâce à l’énergie solaire). A remonté le Maroni, en Guyane. Est allé un grand nombre de fois au Kenya, son « deuxième » pays… Liste non exhaustive comme on dit…
Pas étonnant que les hors-séries de Timbres magazine, la publication phare de son groupe de presse, soient aussi passionnants : depuis le temps que Gauthier Toulemonde parcourt le monde, essaie de le comprendre, il possède bien ces sujets.
Dans quelques semaines, il sera de retour. Il revêtira à nouveau son habit d’homme tranquille. Pour combien de temps ?
Rodolphe Pays
Pour en savoir plus : http://www.webrobinson.fr/
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