Illustrateur et graphiste indépendant, Tomasz Usyk travaille habituellement pour des magazines internationaux et des agences de publicité.
C’est lui qui a été retenu pour dessiner les timbres du carnet Football, vos 10 gestes préférés que La Poste émet à l’occasion de l’Euro 2016. Interview.
Vous venez de réaliser 10 timbres pour la Poste française. En aviez-vous déjà dessinés auparavant ou est-ce une première ?
C’est ma toute première commande de timbres, je n’avais encore jamais été sollicité pour ce type de création. C’était vraiment un exercice nouveau pour moi. Travailler pour un petit format, je n’en avais pas l’habitude, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses, au niveau de la composition, de la perspective de rendu final. J’ai trouvé ça très sympa, j’espère que d’autres occasions se représenteront.
Comment avez-vous été choisi ?
J’ai été contacté par Huitième Jour, une des agences auxquelles La Poste avait fait appel pour trouver des graphistes susceptibles de répondre à son attente.

A Paris-Philex, Tomasz Usyk a rencontré plusieurs contacts avec qui il a été en relation lors de la réalisation des 10 timbres du carnet « Beaux gestes » : à gauche, Claudine Porcher, de l’agence Huitième Jour, à droite, Annie Pannetier, de la direction du Courrier de La Poste.
Je suis moi-même sportif, parallèlement à mes études artistiques j’ai aussi fait des études de sport, je suis toujours entraîneur de lutte, je m’intéresse également au foot, alors bien sûr ce projet de timbres montrant les beaux gestes de ce sport m’a tout de suite intéressé.
J’ai envoyé une première esquisse, un coup de pied retourné, ça a plus à l’agence et à La Poste, ils ont alors décidé de faire appel à moi.
De quelle manière avez-vous travaillé ensuite ?
Je recevais 3 ou quatre photos de chacun des 10 gestes qui devaient être traités. J’analysais d’abord chacun d’eux, pour comprendre les positions, les mouvements, la tension, l’équilibre.
Et puis après je faisais beaucoup de croquis, et je proposais certains d’entre eux sous forme de crayonnés. Je faisais aussi des tests en réduction au format du timbre pour être sûr de la qualité finale.
Il y a eu pour quelques-uns de ces dessins quelques aller et retour bien sûr, des demandes complémentaires, d’ajustements, de modifications. Et dès que j’avais le feu vert, je réalisais ensuite le dessin sur ordinateur.
Il y a des gestes qui ont été plus difficiles à maîtriser que d’autres ?
Le « coup du sombrero » m’a posé quelques problèmes, ça a peut-être été le plus compliqué à dessiner. La compréhension du geste n’était vraiment pas simple à faire passer.
Il faut montrer un mouvement, une amplitude… On m’a refusé mes esquisses à plusieurs reprises, mais ça fait partie du job. Au final, je suis parvenu à rendre les gestes, les postures de manière satisfaisante.
Vous communiquiez dans quelle langue ?
En anglais essentiellement. Mais même si la barrière de la langue existe – je suis polonais et mes interlocuteurs étaient tous français -, ça m’a même un peu surpris, mais tout s’est vraiment bien passé. Au fond, c’est avant tout un langage visuel, ce travail, et ça a été très agréable de travailler comme ça.
Plus que la manière de communiquer, c’est l’importance du travail à accomplir qui m’a au fond étonné. Je ne m’attendais pas à un tel volume de préparation, d’exigence, de précision. Ca a été passionnant, et ça s’est déroulé de façon très cordiale.
Vous travaillez pour des publications dont les tirages sont le plus souvent très conséquents. Mais là, c’est par millions d’exemplaires que vos œuvres seront reproduites…
Cela ne m’était jamais arrivé, comme cela ne m’était jamais arrivé non plus de signer autant d’autographes.
Au-delà de ça, j’ai été très intéressé par ce travail. Créer une image usuelle, que l’on voit partout, qui voyage, ça m’a vraiment plu. C’est une belle expérience, je serais ravi de la renouveler.
Des 10 timbres, quel est celui que vous préférez ?
Le premier, celui sur le retourné. Ce que j’apprécie aussi, ce qui m’a surpris également, c’est la très grande qualité d’impression des images. C’est vraiment remarquable.
Vous aimez le football, quelle équipe soutiendrez-vous lors de l’Euro ?
D’abord la Pologne, et ensuite la France.
Propos recueillis par Rodolphe Pays
Le carnet « Football, vos 10 gestes préférés » sera en vente à partir du 30 mai à la boutique du Musée de La Poste, 21 avenue du Maine, Paris 15ème.
Tomasz Usyk est né en Pologne. Illustrateur et dessinateur, Il vit et travaille en Irlande. Collaborateur de nombreux magazines, comme le New-York Times, il s’est spécialisé dans les images de mouvement. Il a mené de front des études de graphisme et de sport. Il a enseigné l’éducation physique et est toujours entraîneur de lutte.
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