Trois musées en un. C’est à Oignies, dans le Pas-de-Calais. Les Ambulants de La Poste, le Chemin de fer et la Mine… Une multitude de choses à voir et à apprendre en famille, entre amis. Et des passionnés à rencontrer et avec qui échanger.
Une destination pour l’été ? Un dimanche en famille à Lens par exemple. Choisir alors de préférence le deuxième du mois. Visite le matin du Louvre-Lens (là c’est ouvert tous les dimanches… et c’est gratuit jusqu’à la fin de l’année). Son site exceptionnel, son bâtiment remarquable, sa formidable galerie du Temps, ses expos temporaires. Et, à deux pas, ses gargottes sympas où se restaurer, annexes rescapées des anciennes mines…
Ca, c’est le matin. L’après-midi, cap à l’est. A une quinzaine de kilomètres de la deuxième capitale du Pas-de-Calais, Oignies. 10 000 habitants. Des voisines aux noms évocateurs – on est au cœur du bassin minier : Carvin, Courrières, Hénin-Beaumont… La ville natale de deux grands champions d’athlétisme, Michel Jazy et Guy Drut. L’après-midi du deuxième dimanche de chaque mois, c’est au Centre Denis Papin de la commune qu’il faut se rendre. Trois musées plus intéressants et pittoresques les uns que les autres s’y côtoient amicalement, animés par des vrais passionnés : le musée des Ambulants de La Poste, le Centre de la mine et des chemins de fer et le musée de la Mine. Emerveillement, enrichissement et émotion garantis.
Chez les Ambulants de La Poste (une association de « pensionnés » en rien retraités), une dizaine de wagons en bel état reçoivent les visiteurs. A l’intérieur, toute l’histoire de ces « seigneurs » de La Poste, trieurs de courrier la nuit un siècle durant dans leurs voitures postales sur rail : l’ambiance, les outils, les cartes des « lignes » traversant toute la France, des sacs postaux du monde entier, ceux de la « valise diplomatique, des timbres à date… Une collection de miniatures exceptionnelle aussi : plus de 500 wagons et véhicules postaux de tous les pays. Un espace consacré au jumelage avec les ambulants allemands (casquettes, tenues, modèles réduits, documents), un autre aux – méconnus – ambulants routiers (13 lignes avaient été mises en place entre 1968 et 1992). Un alignement complet de calendriers (voir en particulier la « frise décorative » du celui de 1934… ).
Et puis des dessins d’enfants qui témoignent à leur manière de la vie des ambulants. « On reçoit des postiers bien sûr, mais aussi des familles, des gens venus de loin, d’Angleterre, d’ailleurs, raconte Elie Ramon, ancien ambulant et président fondateur de l’association, et nous organisons chaque hiver une opération Père Noël au cours de laquelle nous recevons énormément d’enfants. » Au-delà des collections permanentes, le musée organise aussi des expositions temporaires. En 2014, c’était sur le débarquement, cette année, c’est sur… Waterloo.
« Pour l’an prochain, on prépare déjà une grande exposition sur le Titanic, avec comme commissaire d’exposition Sébastien Wlomainck, collectionneur passionné d’objets et de pièces se rapportant au paquebot, poursuit Elie Ramon, il y aura une maquette, de la vaisselle provenant du bateau, des morceaux de charbon de la chaudière, l’évocation des 400 000 lettres que transportait le Titanic… »
A côté des Ambulants de La Poste, le Centre de la mine et du Chemin de fer. Tout aussi passionnant et impressionnant. Jean-Marie Craye, le président de l’association et ses amis y présentent non seulement de très nombreux modèles réduits de locomotives et de wagons, mais ils construisent aussi – dans un atelier que nombre de mécaniciens leur envierait – d’authentiques trains miniatures à vapeur à l’échelle 1/10ème… avec lesquels ils promènent les visiteurs dans le parc attenant. Et puis plusieurs maquettes aussi sont présentées…
L’une d’elles relève plutôt de la reconstitution d’une région. Sur des dizaines de mètres carrés, plusieurs réseaux de chemin de fer s’y entrecroisent, des villages, des terrils, des fermes, des gares, des bâtiments, des jardins, des pompiers qui interviennent dans une maison en feu de laquelle s’échappe de la fumée… Et une machine à vapeur, la plus grosse machine d’extraction de charbon d’Europe (opérationnelle de 1947 à 1977), forte de ses 500 tonnes.
Charbon toujours, avec tout près le musée de la Mine. Une petite quarantaine d’anciens mineurs – dont quelques rares jeunes – fait revivre la vie au fond des galeries. Cet ancien centre de formation aux métiers de la mine permet de comprendre les techniques d’extraction, le travail dans les fosses, les outils, les risques… Plusieurs galeries – s’étalant sur des centaines de mètres – sont ainsi reconstituées, étayées de bois à « l’ancienne » ou de métal.
Le matériel ayant servi à l’exploitation toujours en état de marche, les visiteurs sont en mesure de mieux appréhender le travail des mineurs. Des photos, des documents d’archives complètent le parcours. Avec quelques-uns de ses amis, Richard Szymczak, le président de l’association à l’origine de la création du musée, fait désormais le guide, avec humour et toujours autant de passion.
Alors, rendez-vous à Oignies, un de ces prochains dimanches ?
Rodolphe Pays
Le Centre Denis Papin, qui abrite les trois musées, est situé rue Emile Zola, à Oignies (62). Il est ouvert d’avril à octobre le deuxième dimanche du mois (de 14 h à 18 h). Les trois musées organisent également des visites en groupe (sur réservation).
Plus d’infos : http://www.oignies.fr/associations-culturelles/
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