Archive pour octobre 2013

Expo Correspondances au Musée de La Poste : « Des visions du monde reliées comme par des passerelles »

Morgane Planchais, qui est aussi la présidente de l'association "Jour et Nuit Culture", a réalisé sur place une des toiles qu'elle expose au musée.

Morgane Planchais, qui est aussi la présidente de l’association « Jour et Nuit Culture », a réalisé sur place une des toiles qu’elle expose au musée.

L’exposition qui s’est ouverte aujourd’hui au Musée de La Poste réunit les travaux de douze plasticiens de l’association Jour et Nuit Culture. Morgane Planchais, l’une des artistes exposantes, figure parmi les fondateurs du collectif. Elle explique comment a été conçu l’accrochage et évoque le fonctionnement de l’association.

Qu’est ce que les visiteurs de cette exposition vont y découvrir ?

Morgane Planchais : Les 12 artistes exposants sont tous membres de l’association Jour et Nuit Culture. On se côtoie, on a une bonne connaissance des travaux des uns et des autres, des interactions entre les esthétiques de chacun et les personnalités, et on a déjà présenté nos travaux dans notre galerie du XVe arrondissement de Paris. Tout ça a beaucoup facilité le travail de Sarah Pellé, la scénographe de l’exposition. Chaque artiste dispose d’un espace différent, parfois de plusieurs murs en regard, ou de larges corridors. L’expo démarre par une « vague médiatique », une installation de journaux qui invite à poursuivre la visite. Les premiers espaces sont plutôt intimes, dans le clair-obscur, d’autres ambiances suivent, avec parfois davantage de clarté, de projection de lumière. Abstraites ou figuratives, toutes les visions du monde des artistes se rencontrent, sont reliées comme par des passerelles.

Ce sont ces correspondances qui donnent le titre de l’accrochage ?

M. P. : En découvrant les œuvres, en connaissant mieux les liens qui réunissent les artistes, les valeurs qu’ils partagent, Sarah Pellé a observé la cohérence qu’il y avait à les réunir. Et cette galerie du Musée de La Poste, c’est aussi un lieu qui facilite les échos, les passages, les transmissions. Mais Correspondances, ce sont aussi les travaux de mail art que quelques-uns des artistes ont réalisés pour l’occasion. C’est aussi comme un message adressé au lieu qui nous accueille et à ses visiteurs.

Comment s’est développée l’association « Jour et Nuit Culture » ?

M. P. : On a d’abord fédéré des personnes autour d’un projet de lieu pour les artistes. On y a fait des manifestations artistiques, on y aussi créé du lien social, on s’est intégré dans la vie de ce quartier du XVe arrondissement. Ce travail a été reconnu par la mairie de Paris, qui depuis nous apporte son soutien. D’ailleurs Correspondances est appuyée par la direction des affaires culturelles de la ville. C’est une vingtaine d’artistes qui cohabite, chacun avec sa personnalité, sa manière de fonctionner, ses aspirations… Il n’y a pas que le côté artistique, il y a aussi toute une gestion, une organisation…

 (propos recueillis par Rodolphe Pays)

« Correspondances », 80 œuvres de 12 artistes contemporains, galerie du Messager,  L’Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. :  01 42 79 24 24. Entrée libre.

Pour en savoir plus sur l’association « Jour et Nuit Culture » :  http://jouretnuitcollectifa.wix.com/jouretnuit#!about/c10fk

http://jouretnuitculture.blogspot.fr/

 

 

 

La Plume Noire jette l’encre au musée de La Poste : Laurent Bonnet, lauréat du Prix Senghor 2013

haider fredduclosL’édition 2013 du « Salon de la Plume Noire », se déroule une nouvelle fois au Musée de La Poste. L’événement a démarré ce vendredi et se poursuit toute la journée de samedi. Avec en point d’orgue l’attribution du Prix Senghor à Laurent Bonnet pour son livre Salone. Et en marge de l’événement, deux belles expositions. 

Chaque automne, l’association La Plume Noire s’arrête au Musée de La Poste pour y tenir son « Salon ». Elle y remet notamment le Prix Senghor, décerné tous les ans à une œuvre de littérature du monde noir et du monde francophone. Et c’est Laurent Bonnet, pour son livre Salone  (publié aux Editions Vents d’ailleurs), qui vient ainsi d’être récompensé. A noter également, l’Arménie est cette année le pays invité d’honneur de la manifestation.

Deux belles expositions accompagnent par ailleurs le salon. Frédéric Duclos y présente notamment une quinzaine de ses photos. Des oeuvres qui semblent au premier coup d’oeil être des tableaux. « En fait, je photographie ce qui m’apparaît comme des peintures modernes déjà réalisées, explique Frédéric Duclos, ce sont des parcelles de paysages urbains que je cadre dans mon objectif. » Chaussées striées de marquages directionnels, coffrages géants de chantier, sous-sols de centres commerciaux… , le photographe capte les angles, les lignes, les ombres, les traces de couleurs qui se croisent et s’associent. Des clichés vraiment étonnants.

L’autre accrochage autour du Salon de La Plume Noire concerne les travaux du peintre Haider. Un artiste originaire du Moyen-Orient qui se définit lui-même comme Mésopotamien. Haider expose ainsi une vingtaine de toiles monochromes, aux couleurs profondes qui renvoient à celles de son enfance. Au centre de chacune d’elles, des objets récupérés sur des chantiers de démolition : clou, gond, clé, couvercle de conserve… « C’est la trace du temps que je veux saisir, indique-t-il, celle de l’homme, de son travail. » Là encore, un bel artiste à découvrir.

La Salon de La Plume Noire, dont c’est cette année la XVIIIème édition, a été fondé en 1995 par Dominique Loubao. (RP)

Le Salon de La Plume Noire, vendredi 18 et samedi 19 octobre, L’Adresse Musée de La Poste, 34 Bd de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. : 01 42 79 24 24. Entrée libre, en fonction des places disponibles.

 

 

NIcole Bayle : « Le matin, je fais de l’art postal, l’après-midi de la peinture et le soir du tricot »

bayle3octL’artiste dieppoise Nicole Bayle était aujourd’hui en visite au Musée de La Poste. Elle n’avait encore jamais vu ses « Timbrés de conserve », acquis par le musée et désormais exposés dans les collections permanentes. Rencontre avec une artiste complète et attachante.

Nicole Bayle était en visite aujourd’hui au Musée de La Poste. Une rareté, elle n’aime pas voyager. Même si en réalité elle ne fait que ça à longueur de journées. Mais chez elle, là-bas, à Dieppe. « Je suis parisienne, du XVIIIème arrondissement, mais ça fait bien longtemps que j’ai quitté la capitale, raconte-t-elle, la proximité de la mer, c’est vivifiant, et à la fois ça me calme, j’en ai besoin ». Les journées de cette normande d’adoption sont diverses, variées, exotiques… et très organisées. La prof d’arts plastiques à la retraite n’arrête jamais. « Le matin, je fais de l’art postal, l’après-midi de la peinture, détaille-t-elle, et le soir du tricot. »

Enfin, du tricot, ça ne traduit que très partiellement l’intense et fructueuse ardeur que Nicole met à réaliser ses pièces géantes. Pas de petites moufles pour bébé, de gilet près du corps. Rien que des réalisations monumentales. Des tricots de 10, 20, voire 30 mètres de long. Qu’elle expose régulièrement un peu partout en France. « Toute ma vie, j’ai tricoté, je ne fais plus de symétrie aujourd’hui, explique-t-elle, j’intègre des motifs nouveaux, des couleurs, je révèle dans le tricot ce qui est dans mon cerveau ». Et le cerveau de Nicole regorge d’idées. Toujours. Qu’elle exprime à un débit qui essoufflerait presque ses interlocuteurs. Qu’elle s’adonne au mail art, à la peinture ou au tricot, l’inspiration est toujours là. « J’ai fait les arts appliqués, les arts décos, la fac, de l’histoire de l’art, égrène-t-elle sans forfanterie, alors forcément j’ai emmagasiné à peu près tout, en techniques, styles, approches. »

Si Nicole était au Musée, c’était pour voir ses « Timbrés de conserve », toute une série de couvercles de boîtes de conserve sur lesquels elle a collé des timbres évoquant des univers qui l’intéressaient. Ces timbres, elles les a prolongés, développés, emportés. Avec les mêmes couleurs, avec d’autres couleurs. Ce sont au final des dizaines de petits tableaux métalliques de 10 X 5 cm qui ravissent tous les visiteurs. On peut encore les admirer… pendant 3 jours. Après, un grand chantier de rénovation des espaces intérieurs du musée va démarrer. On reverra les œuvres de Nicole ensuite. Et d’ici là, elle aura forcément créé d’autres œuvres de mail art, d’autres tableaux, d’autres tricots. Beaucoup d’autres…  (RP)

Les collections permanentes, visibles jusqu’à samedi 5 octobre, L’Adresse Musée de La Poste, 34 Bd de Vaugirard, Paris 15ème. Tél. 01 42 79 24 24.

 


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