Le peintre et dessinateur Nicolas Vial travaille depuis plusieurs mois dans un couvent voué prochainement à la destruction.
Il en ouvre les portes ce week-end.
Une belle occasion de découvrir un lieu et d’apprécier le travail d’un artiste également créateur de timbres et auquel le Musée de La Poste a consacré une exposition en 2012.
Publics, privés, tous les lieux susceptibles d’accueillir des œuvres d’art y sont comme réunis. C’est tout à la fois un immense atelier, un lieu d’exposition exceptionnel, une série de galeries, d’appartements, d’espaces intimes aussi…
Nouveau concept ? Simplement, bâtiment religieux et historique promis à la démolition et dont la vocation évolue pour un temps.
Le peintre et dessinateur Nicolas Vial travaille ainsi depuis des mois dans ce couvent où résidaient il y a peu encore des Sœurs de la congrégation de Saint Paul. Au cœur de Paris, à deux pas de la place Denfert-Rochereau.
Les Sœurs n’y étant désormais plus en résidence – elles sont parties s’installer provisoirement dans d’autres institutions religieuses parisiennes -, c’est l’artiste qui y est entré. Par toutes les portes, les grandes, les petites, les dérobées…
Dans les vastes salles communes, la chapelle, les « cellules », les alcôves, les couloirs, les escaliers, les greniers…
Il est même allé jusqu’à investir l’hôtel particulier attenant, domicile parisien à une époque de Chateaubriand (bâtisse qui elle sera épargnée).
Partout, l’artiste a accroché des toiles, peintes sur place ou rapatriées de son atelier, réalisé des fresques sur les murs, les portes, les volets. Il a également exploité les objets usuels laissés là par les religieuses : des valises ont repris des couleurs, des fonds de tiroirs de bureaux abandonnés aussi…
Dans la niche qui surplombe l’autel de la chapelle, entre deux vitraux, Nicolas Vial a suspendu plusieurs tableaux. Plus bas, directement sur les parois, il a peint ses célèbres personnages/silhouettes lisant le journal (un clin d’œil à sa longue collaboration avec Le Monde).
Sur les bancs des fidèles, il a installé de grands portraits d’hommes chapeautés, autres figures récurrentes de son travail.
On retrouve tous les thèmes chers à Vial : l’homme qui ne rit pas, le regard tourné vers les mondes extérieurs autant qu’intérieurs, les machines, parfois inquiétantes, les bateaux, à voile, à vapeur, les bestiaires sauvages et domestiques, la nature malmenée…
Nicolas Vial a décidé de faire partager le plaisir qu’il ressent chaque jour à occuper librement ce lieu magique, devenu mystérieux par l’absence de ses hôtes, dont des traces – vêtements oubliés, cartes postales et photos punaisées aux murs, bibelots désuets, bulletins religieux, médicaments hors d’usage… – subsistent encore.
Il ouvre les portes de « son » couvent le week-end prochain. Et y accueille également des créations de trois jeunes artistes.
Une superbe occasion d’apprécier ses anciennes et plus récentes œuvres (dont toutes celles qui disparaîtront avec le bâtiment). De visiter un immense atelier, un lieu d’exposition exceptionnel, une série de galeries, des appartements, des espaces intimes. Et de pénétrer, avant qu’il ne tire sa révérence, dans un couvent déserté ressuscité par un bel artiste.
Rodolphe Pays
Evénement/exposition de Nicolas Vial – et de trois jeunes artistes, Clément Bataille, Octave de Gaulle, Antonin Vial – samedi 26 et dimanche 27 novembre de 11 h à 18 h, couvent de la congrégation des Sœurs aveugles de Saint Paul, 88 avenue Denfert-Rochereau, Paris 14ème.
Bientôt un foyer pour personnes handicapées

Soeur Marie-Céleste, tout sourire, aux côtés d’une caricature de « général » peinte sur une porte du couvent par Nicolas Vial.
Marie-Céleste, Claude, Hélène… Trois Sœurs de la Congrégation des sœurs aveugles de Saint Paul.
Ce sont elles qui ont permis à Nicolas Vial de travailler en résidence dans l’ancien couvent de leur institution. Avec l’aide également de leur conseillère Christiane Benitah et de l’architecte Marie Escamilla.
Le couvent sera prochainement démoli (à l’exception de l’aile qui formait l’ancien hôtel particulier de Chateaubriand).
Un autre édifice sera ensuite reconstruit pour à nouveau y accueillir les Soeurs de la congrégation.
Et un foyer pour personnes handicapées sera également érigé à ses côtés.
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